Le Pape François reconnait la honte de l’Eglise

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La Belgique a accueilli le pape François avec une politesse mesurée lors de sa visite, mais les critiques n’ont pas tardé.

Dès le premier jour, des voix se sont élevées, notamment au sein des autorités belges, dénonçant la gestion des abus sexuels par le clergé.

Ce sujet sensible a pris une place centrale dans les échanges, témoignant des attentes de transparence et de responsabilité de la part de l’Église catholique. Le roi Philippe et le Premier ministre Alexander De Croo ont insisté sur l’importance de poursuivre les efforts pour traiter ces affaires délicates.

Lors d’une rencontre à l’université catholique de Louvain, le recteur Luc Sels a pris la parole pour adresser deux critiques majeures à l’Église. Il a plaidé pour une plus grande place des femmes dans la gestion des affaires ecclésiastiques, notamment en soulignant l’opportunité d’ouvrir le sacerdoce aux femmes. Selon lui, cette ouverture renforcerait la cordialité et l’inclusivité au sein de l’Église, souvent perçue comme trop dominée par les hommes.

Un autre sujet abordé par le recteur a été l’accueil de la communauté LGBTQ+.

Il a appelé l’Église à adopter une position moins rigide sur la diversité de genre, tout en louant l’exemple des évêques flamands qui organisent des prières œcuméniques lors de la Gay Pride d’Anvers. Luc Sels a exhorté l’Église à faire dialoguer les découvertes scientifiques récentes avec la théologie, prônant une approche plus ouverte et respectueuse des réalités contemporaines.

En réponse, le pape François n’a pas directement abordé ces questions, préférant féliciter l’université pour son engagement en faveur des migrants. Il a souligné que la culture doit dépasser les frontières et éviter tout sectarisme, encourageant un dialogue ouvert et inclusif. François a également mis en garde contre le danger d’un rationalisme sans âme, appelant les universitaires à éviter de tomber dans la superficialité ou une foi trop facile qui ne remet rien en question.

Cependant, la question des abus sexuels n’a pas été esquivée par le souverain pontife. Lors de sa rencontre avec les autorités belges, François a reconnu, de manière improvisée, la honte de l’Église face à ces scandales.

Il a affirmé que l’Église doit demander pardon avec humilité chrétienne et tout mettre en œuvre pour éviter que de tels abus ne se reproduisent.

Ces propos résonnent fortement dans un contexte où la Belgique, comme beaucoup d’autres pays, attend des actions concrètes et des changements profonds de la part de l’Église.

Ainsi, cette visite du pape en Belgique, bien que marquée par des moments de dialogue cordial, a également été l’occasion de confrontations sur des sujets sensibles. Les attentes exprimées par les autorités belges et le monde universitaire montrent que l’Église est attendue sur des réformes essentielles. Le pape François, tout en admettant les erreurs passées de l’Église, est maintenant face à un défi de taille : répondre aux aspirations de justice, d’inclusion et d’égalité qui résonnent dans le cœur de nombreux fidèles.

MARIE GNIALET

photo:dr

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