Affaire Poupette Kenza : l’influenceuse entre dérives, complot et justice
L’histoire de Kenza Benchrif, plus connue sous son pseudonyme Poupette Kenza, a pris un tournant dramatique et médiatique ces derniers mois. Influenceuse au succès fulgurant, avec des millions de followers sur TikTok, Instagram, et Snapchat, elle se retrouve aujourd’hui sous le feu des projecteurs.
Mais pour des raisons bien moins glorieuses. Mise en examen pour « tentative d’extorsion en bande organisée » et « association de malfaiteurs ». Elle est accusée d’avoir orchestré une opération visant à soutirer 230 millions Cfa à son ancienne agente. Ce récit, aux allures de mauvais polar, met en lumière les dérives et les zones d’ombre du monde de l’influence sur les réseaux sociaux.
Un conflit qui dégénère
Tout commence par une relation professionnelle qui se détériore entre Poupette Kenza et son ancienne agente. Un conflit qui s’intensifie, jusqu’à ce qu’émerge une tentative d’extorsion, apparemment commanditée par l’influenceuse. Selon les enquêteurs, Poupette Kenza aurait engagé un homme de main, Éric Love O., pour récupérer une somme faramineuse de 230 millions auprès de cette ancienne collaboratrice. Un acte qui plonge cette histoire dans une spirale d’intimidation, de menaces, et de manipulations.
Un scénario digne d’un thriller
La scène qui suit est digne des récits les plus abracadabrants. En février dernier à Rouen, un homme imposant qui se présente sous le nom de « Amadou le mari de la victime, Walid M. Prétendant être membre d’un mystérieux « cartel colombien ». Il commence à raconter une histoire confuse, où le père de Poupette Kenza aurait commandité le meurtre de son fils pour une affaire de drogue ou d’argent.
Amadou aurait, pour sa part, vengé cet acte en exécutant un des tueurs présumés. Le tout, illustré par des photos morbides montrant un crâne fracassé, qu’il sort d’une enveloppe kraft comme preuve de ses dires.
Ce huis clos glaçant marque un tournant dans l’affaire. Transformant un simple conflit entre une influenceuse et son agente en une sordide affaire criminelle impliquant extorsion, intimidation et hommes de main.
Une Influenceuse en Fuite
Alors que cette affaire prend de l’ampleur, Poupette Kenza tente de fuir la justice. Enceinte de cinq mois, elle multiplie les précautions, voyageant sous une fausse identité. Et prenant des itinéraires détournés pour éviter d’être localisée. Son périple l’amène du Maroc à la Belgique, en passant par le Portugal, avant de finalement être arrêtée en France. C’était à Rouen, lors du mariage d’une amie.
Cette cavale, bien que rocambolesque, ne dure pas. Poupette Kenza est incarcérée à la maison d’arrêt de Rouen depuis plusieurs mois. Son mari, Allan Liehrmann, est lui aussi arrêté. La police l’a pris à sa descente d’avion à Rouen.
Une chute brutale pour une star des réseaux
Pour Poupette Kenza, cette chute est d’autant plus brutale qu’elle jouissait jusque-là d’une immense popularité. Suivie par des millions de fans, notamment sur Snapchat, elle était devenue une icône pour une jeune génération. Génération avide de contenus sensationnels, polémiques, et spectaculaires. Mais cette affaire révèle les coulisses sombres du monde de l’influence, où la soif de pouvoir et d’argent peut rapidement mener à des dérives dangereuses.
Les réseaux sociaux : entre scandale et réalité
Cette affaire met en lumière les dérives potentielles du milieu des influenceurs. La frontière entre vie publique et privée y devient de plus en plus floue. Les influenceurs, parfois dépeints comme des modèles de réussite, peuvent être poussés à des comportements déraisonnables. Le tout pour maintenir leur notoriété ou régler des conflits d’intérêts. Dans le cas de Poupette Kenza, l’usage de méthodes criminelles pour résoudre un différend professionnel démontre combien ces vedettes des réseaux peuvent être fragiles. Malgré leur apparence de succès.
En attendant la suite des procédures judiciaires, Poupette Kenza, qui se trouvait autrefois au sommet de la popularité, se retrouve désormais confrontée aux conséquences de ses actes. Mettant en péril son empire numérique et son image publique.
Si cela pouvait aider à réfléchir.
SOPHIE BLE et MARIE GNIALET
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
