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Bonoua: Ils se retrouvent sans Gbagbo, ni Soro

Un groupement de partis politiques de l’opposition, sans le Ppa-CI de Laurent Gbagbo, s’est réuni à Bonoua; C’était le 21 septembre 2024.

Ils y ont réclamé l’ouverture d’un dialogue politique et des réformes électorales pour garantir un processus transparent.

Au nom du Groupement des Partis Politiques dans l’Opposition, je vous salue et vous remercie de votre présence. Aujourd’hui, nous nous retrouvons sans les Organisations de la Société Civile à cause de l’ordonnance n° 2024-368 du 12 juin 2024.

Cette ordonnance impose des dispositions contraires aux principes fondamentaux de la Société Civile. Consacrant une ingérence excessive de l’Administration Publique dans leur gestion. Il est impératif de protéger ces organisations d’éventuelles sanctions pour garantir leur liberté d’expression.

Nous sommes convaincus que le système électoral ivoirien, tel qu’il est, est une source majeure de conflits sociopolitiques.

Maintenu par le gouvernement actuel, ce système ne garantit pas la paix et la stabilité. Depuis plus de deux décennies, la liste électorale est une gangrène dans le processus électoral, ne reflétant pas le véritable corps électoral.

La Commission Électorale Indépendante (CEI) ne se conforme pas à l’obligation de réviser annuellement le fichier électoral. Comme stipulé dans l’article 6 du code électoral. Au lieu de cela, des opérations de recensement brèves et inefficaces sont lancées à l’approche des élections. Ces manquements, couplés à la faible indépendance de la CEI, remettent en question la légitimité des processus électoraux.

Le Code électoral de 2020, pris unilatéralement, a engendré un processus biaisé et n’a toujours pas la confiance du peuple. Alors que les élections de 2025 et 2026 approchent, il est nécessaire de réviser ce Code électoral pour éviter de nouvelles crises politiques.

Le financement des partis politiques et des candidats reste une question préoccupante en Côte d’Ivoire. La loi n°2004-494 régissant ce financement présente encore des insuffisances qui marginalisent certains partis. Ces insuffisances incluent l’opacité dans l’utilisation des fonds publics, et la non-publication des comptes des partis.

L’accès équitable aux médias d’État est également un enjeu crucial pour garantir la pluralité des opinions.

Les organes de régulation peinent à assurer une représentation équitable de toutes les opinions dans les médias, ce qui nuit à l’expression démocratique.

La Constitution de 2016, modifiée en 2020, n’offre pas les garanties nécessaires pour une vie démocratique optimale. Le groupement des partis d’opposition a déjà alerté l’opinion nationale et internationale sur ces défaillances électorales lors d’un point de presse, le 9 août 2024.

Aujourd’hui, à Bonoua, nous réaffirmons notre unité et continuons à travailler sur des positions communes pour des réformes électorales. Nous avons affiné nos propositions autour de huit thématiques principales. la révision du code électoral, la réforme de la CEI, la refonte de la liste électorale, le découpage électoral, la sécurisation des élections, le financement, la communication, et les réformes constitutionnelles.

Nous appelons le gouvernement à ouvrir un dialogue politique inclusif avec tous les acteurs de la société ivoirienne. Le but est de faire le bilan du dialogue politique de mars 2022. Et d’aborder les sujets critiques pour des élections sans violence. Le Groupement de Partis Politiques signataires de la Déclaration de Bonoua s’engage à préparer un mémorandum commun sur les réformes électorales. Afin de poser les bases d’un processus électoral véritablement démocratique.

PHOTO/ DR

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