Le Pr Yodé Dion Simplice a analysé le propos du Président Thiam.
Nous vivons une époque où les mots semblent avoir perdu leur véritable signification.
Prenons, par exemple, le terme “alliance”, utilisé aujourd’hui de manière désinvolte. En politique, une alliance revêt une importance cruciale. Lorsque le FPI, par la voix d’Affi N’Guessan et de ses représentants, déclare vouloir s’allier avec le RHDP, le Président Alassane Ouattara rétorque. Il rétorque clairement qu’une telle alliance est impossible en raison de divergences idéologiques. Cela a conduit à ce que l’on appelle un “partenariat”, qui n’a pas la même portée.
Il est légitime de se demander à quel moment une véritable alliance a été formée entre le PPA-CI et le PDCI-RDA, ou même avec d’autres partis. Sur les réseaux sociaux, il est courant d’entendre parler de trahison, mais y a-t-il réellement eu alliance ?
Les termes sont souvent galvaudés, et il semble que l’on mélange tout. Un rapprochement n’est pas synonyme d’alliance. Cette dernière est un rapprochement formalisé et chargé de sens. Une alliance est donc un acte fort qui mérite d’être réfléchi.
Le discours du président Thiam est à la fois politique et éthique, mais penche davantage vers l’éthique. Il affirme clairement qu’il ne s’associera pas avec n’importe qui. Car il est convaincu que la politique doit s’accompagner de morale. Thiam soulève la question des liaisons dangereuses, qui, bien que potentiellement bénéfiques à court terme, peuvent avoir des conséquences néfastes à long terme.
Il insiste sur la nécessité de réfléchir avec qui, comment et pourquoi nous cheminons ensemble. Il n’est pas judicieux de s’allier avec ceux qui changent d’avis au gré des circonstances.
Est-il réellement possible de créer une synergie entre le bon, la brute et le truand en politique ? Cette question mérite d’être posée et approfondie, car elle touche au cœur même de l’éthique politique.
Propos retranscrits par
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
