Ibrahim Cissé:  » faut redouter ces/ses amis déguisés en agneaux »

3 mois

Le festival de Babershop à Abobo c’est lui. Le coiffeur de l’équipe nationale du Burkina Faso c’est encore lui. Ibrahim Cissé On l’écoute.

Il fut un temps où la joie et les rêves me portaient. La vie semblait être une bénédiction, tout me paraissait facile. Ma priorité était d’aider les autres, parfois même plus que moi-même. J’avais développé une mentalité empreinte d’espoir et d’empathie, particulièrement envers la jeunesse africaine et ivoirienne.

J’ai partagé mes rêves, mes pensées, avec mes amis et mes proches. Et de mes idées, j’ai fait une réalité : j’ai créé le premier festival de coiffure et d’artisanat urbain en Côte d’Ivoire. Ce fut un moment de fierté, mais également de grande solitude. Peu à peu, j’ai perdu des soutiens, des amis très proches, et même subi des trahisons.

Cette année pourtant, Dieu m’a offert l’opportunité de vivre un rêve éveillé : j’ai eu l’honneur d’être le coiffeur officiel de la sélection burkinabé pendant la CAN. J’ai été invité sur tous les plateaux télé ivoiriens, ce qui m’a permis de partager mon histoire, notamment dans des émissions comme C’Midi.

Mais malgré ces succès, j’ai l’impression d’avoir fait une erreur en voulant changer les mentalités

. Aujourd’hui, je me retrouve sans amis, sans salon, sans soutien. Car, parfois, le succès fait peur à ceux qui ne l’acceptent pas. J’ai mené tant de batailles depuis mon enfance, ma vie n’a jamais été facile. Parfois, je suis moi-même impressionné par le chemin parcouru.

J’ai pris du recul pour comprendre, car j’ai souvent failli abandonner. Mais quand je regarde tout ce que j’ai traversé, je ne peux plus faire demi-tour, car quelque part, j’inspire d’autres personnes. J’avais perdu ma plume, l’inspiration m’avait quitté. Pourtant, je suis heureux de retrouver cette flamme en moi, cette étincelle qui s’éteignait doucement.

Dieu confie toujours ses plus lourds combats à ses plus grands guerriers. L’ennemi a frappé là où ça fait mal, mais si Abraham n’avait pas accepté de sacrifier son fils, la fête de la Tabaski n’existerait pas. Aucun prophète n’a eu une vie facile, et aujourd’hui, je le comprends mieux que jamais.

Le retour de Jésus ne se fera pas sans un grand combat, car il a appris de la trahison de Judas. Le monde est rempli de Judas, mais je ne crains pas mes ennemis. Ce sont les amis déguisés en agneaux que je redoute. La prophétie s’accomplit toujours, et je reste debout, prêt à affronter tout ce qui vient.

IBRAHIM CISSE

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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