Présidentielle: 300 mille ivoiriens exclus

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Exclusion des fonctionnaires et limitation de l’Âge de candidature à la présidence de la République : analyse du Dr Paul Hervé Agoubli

Le Dr Paul Hervé Agoubli, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, se penche sur un thème. Celui de l’exclusion des fonctionnaires et la limitation de l’âge pour la candidature à la présidence de la République. Voici son analyse.

Le code électoral impose des incompatibilités professionnelles pour la présidence de la République.

Contrairement aux élections législatives ou municipales, où les fonctionnaires peuvent se présenter après une mise en indisponibilité, les fonctionnaires ne peuvent pas se porter candidats à la présidence. Seuls les professeurs titulaires d’université peuvent se présenter. Les autres fonctionnaires doivent démissionner six mois avant le scrutin ou attendre la retraite pour se lancer.

Cette exclusion concerne environ 300 000 Ivoiriens parmi les plus compétents.

Premièrement, la présidence semble réservée aux professions libérales, travailleurs indépendants et au monde de l’entreprise. Deuxièmement, puisque les fonctionnaires doivent attendre la retraite, l’âge réel de candidature se situe en pratique autour de 60 ans. Avec une carrière politique débutant tardivement, les chances de succès sont faibles. À 72 ans, les chances de gagner sont déjà réduites, et une deuxième candidature à 77 ans est encore plus improbable, surtout pour un président en poste.

Ainsi, fixer un âge limite à 75 ans pour les candidats est irréaliste et ne correspond pas à l’esprit de la loi. De plus, les jeunes sont souvent découragés de faire de la politique dès leur jeunesse. Leur intérêt pour la chose publique se développe généralement vers 30 ans. Par conséquent, il est surprenant que le code électoral fixe le seuil de candidature à 35-40 ans. Ce seuil devrait être plus élevé, autour de 50 ans, pour mieux correspondre à l’esprit de la loi.

Enfin, l’élection présidentielle ne devrait pas se limiter à ceux qui peuvent gagner. Comme pour les compétitions sportives où tous les participants ne remportent pas de victoire, la présidentielle est une opportunité pour faire circuler des idées réformatrices essentielles. L’argent et la légitimité imposée de l’extérieur ne devraient pas être les seuls critères pour déterminer les candidats.

Dr Paul Hervé Agoubli

photo:dr

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