Depuis le 1er septembre, Serge Mathurin Adou, journaliste ivoirien, a disparu à Niamey, suscitant l’inquiétude de deux syndicats africains.
Serge Adou travaille pour la chaîne Canal 3, à Niamey. Il est aussi correspondant sportif pour la BBC, dans la capitale nigérienne.
Les syndicats ont déclaré n’avoir « plus aucun contact » avec Adou depuis sa disparition et sont sans nouvelles officielles.
Jean-Claude Coulibaly, président de l’UNJCI, a révélé que Serge Mathurin Adou avait informé son épouse de sa convocation par la police judiciaire pour « espionnage ».
Avant sa disparition, Adou avait reçu une convocation de la police judiciaire et devait se présenter à cette convocation.
Les autorités de Niamey n’ont pas fait de déclaration officielle sur le cas de Serge Mathurin Adou, laissant les syndicats dans l’incertitude.
Noël Yao, président de l’UJPLA, a mentionné que l’avocat d’Adou est injoignable. Et que Canal 3, le média pour lequel il travaille, est également sans information.
Jean-Claude Coulibaly a dénoncé « une omerta » et a appelé les autorités à garantir une assistance juridique au journaliste ivoirien. Quel que soit le motif de son arrestation.
Les syndicats demandent des précisions sur les conditions de l’arrestation de Serge Mathurin Adou et les accusations portées contre lui.
En avril, on a arrêté le directeur de L’Enquêteur pour « atteinte à la défense nationale ». Puis on libéré ce directeur après deux mois et demi de détention.
Le Niger a perdu deux places en un an dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, passant de 59e à 61e.
En juin, on a durci une loi de 2019 sur la diffusion de données perturbatrices. Cette loi prévoit des peines de prison pour les contrevenants.
Depuis le 26 juillet 2023, un régime militaire a pris le pouvoir au Niger en renversant le président élu Mohamed Bazoum, toujours détenu.
MARIE GNIALET
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
