Le 18 septembre 2023, le Gouvernement ivoirien annonçait, par deux communiqués, la suspension temporaire de l’exportation du riz local et du sucre. Une suspension effective jusqu’au 31 décembre 2023.
3 ministres avaient justifiés cette mesure. Le Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, le Ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, Moussa Sanogo. Ainsi que le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani.
L’objectif était la nécessité de lutter contre la cherté de la vie et d’assurer un approvisionnement régulier du marché national.
Un an après cette décision, il est crucial d’examiner les raisons et les implications de ces mesures. À première vue, les objectifs annoncés semblaient louables : réguler les prix et garantir la disponibilité des produits sur le marché national.
Cependant, l’absence de clarté et de raisons précises derrière cette suspension suscite des interrogations.
Absence de clarté et raison
L’un des principaux problèmes réside dans le manque de transparence entourant cette décision. Les communiqués officiels ne fournissent que peu d’explications sur les données économiques ou les analyses ayant conduit à cette mesure. La suspension de l’exportation du riz local et du sucre est-elle basée sur des pénuries réelles? Sur des augmentations de prix injustifiées ou des manipulations du marché ? Les raisons précises demeurent floues pour les acteurs du marché et les consommateurs.
Impact sur le marché et comportement des ministères
Depuis l’annonce de cette mesure, les acteurs économiques ont exprimé des préoccupations concernant les répercussions sur leur activité. Les exportateurs et producteurs locaux ont été contraints de modifier leurs stratégies commerciales. Parfois au détriment de leur rentabilité. Le manque de visibilité sur la durée et les conditions de levée de la suspension ont ajouté à l’incertitude économique.
De plus, la menace de sanctions légales en cas de non-respect renforce le caractère restrictif de cette décision. Cette approche coercitive, bien que visant à assurer la conformité, peut également engendrer des tensions. de même qu’un climat d’hostilité entre les autorités et les acteurs économiques.
Questions à méditer
Si ce sont des intentions de régulation et de protection du marché intérieur qui ont motivé la suspension de l’exportation du riz local et du sucre, cela révèle aussi des lacunes dans la communication. Et la justification des mesures prises. L’absence de données concrètes et de raisons explicites soulève des questions sur la légitimité et l’efficacité de ces décisions.
Il est essentiel pour les autorités de clarifier les critères ayant conduit à cette suspension. Et de fournir des informations détaillées sur les mécanismes de régulation en place. Cela permettrait de rétablir la confiance des acteurs économiques. Et de garantir que les mesures prises sont réellement dans l’intérêt de la population et de l’économie nationale.
JM AHOUSSY
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE