Aes: le choix entre souffrir et souffrir

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L’expulsion des forces françaises et américaines, pourtant supposées engagées dans la lutte contre le terrorisme, s’avère être une initiative peu judicieuse.

En réalité, les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont davantage porté préjudice aux intérêts de leurs populations. Lesquelles continuent de périr en nombre croissant.

À titre d’exemple, le samedi 31 août, un drame d’une intensité tragique s’est déroulé à Barsalogo. Un événement à peine relayé par les médias mondiaux. On massacré environ 300 paysans burkinabés. Sauvagement. Selon les témoignages, des djihadistes lourdement armés ont fait irruption, ouvrant le feu de manière indiscriminée dans le nord du Burkina Faso. Ce pays, bien que riche en idéologies, demeure cruellement pauvre et enclavé.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une branche sahélienne d’Al-Qaïda revendique cette attaque. Il est alarmant de constater que cette violence n’ait suscité qu’un intérêt minimal de la part des grands médias internationaux. Probablement parce que les victimes sont des Africains, des Burkinabés.

Cette indifférence soulève des questions. Quelle signification revêt cette attaque, et que démontre-t-elle?

Elle met en lumière l’échec patent des trois juntes militaires sahéliennes, celles du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Après environ deux années au pouvoir.

Il est certes louable de nourrir l’ambition de créer une monnaie propre et de défendre son territoire avec de jeunes volontaires prêts à sacrifier leur vie pour leur patrie. Cependant, la réalité sur le terrain contredit cette aspiration au changement, ou du moins la maintient au stade d’un rêve embryonnaire. Pendant ce temps, de nombreux jeunes continuent de mourir, et des villages peuls, souvent innocents, sont fréquemment pris pour cibles.

Les mercenaires russes, quant à eux, ne sont guère plus efficaces, et il est essentiel d’avoir le courage de l’admettre. L’embuscade tragique de Tin Zaouatine au Mali, où plus de 50 combattants de Wagner ont perdu la vie le 28 juillet 2024, en est une illustration frappante.

En définitive, l’une des erreurs majeures, tant du côté africain qu’occidental, demeure l’intervention militaire de l’Otan, initiée sous la présidence de Sarkozy avec les conseils de Bernard-Henri Lévy, contre le régime de Kadhafi en Libye. Ce conflit a entraîné la mort de Kadhafi, le pillage de ses stocks d’armes, et a semé le chaos dans tout le Sahel, une région qui peine encore à se relever. Hélas.

JULIEN BOUABRE

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

 

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