Pourquoi Tiken et Blondy doivent-ils se retirer de politique et pas Beyoncé ?

2 semaines

La participation des artistes chanteurs à la politique est un sujet qui suscite des opinions variées, notamment en Côte d’Ivoire.

On critique souvent des figures comme Tiken Jah Fakoly, Serge Kassi, et Alpha Blondy pour leur implication politique. En revanche, aux États-Unis, cette pratique est plus courante et généralement bien acceptée. Comme le montre l’engagement récent de Beyoncé auprès de Kamala Harris.

L’implicite politique des artistes en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, on perçoit l’implication politique des chanteurs avec scepticisme. Les artistes comme Tiken Jah Fakoly et Alpha Blondy, qui ont utilisé leur notoriété pour commenter et critiquer la politique nationale, sont souvent jugés pour cette démarche. Leurs prises de position publiques sur des sujets politiques les placent souvent en désaccord avec certains segments de la population. Laquelle préfère que les artistes se concentrent sur la musique plutôt que sur la politique. Cette perception peut être liée à la culture politique ivoirienne, où on voit les artistes traditionnellement comme des figures de divertissement. Plutôt que des commentateurs politiques.

En outre, les risques pour les artistes impliqués en politique en Côte d’Ivoire peuvent être significatifs. Ils peuvent faire face à des critiques sévères. A des pertes de fans, ou même à des répercussions professionnelles. C’est le cas de Serge Kassy qui revenu de France n’a trouvé personne pour l’accueillir au Palais de la Culture que tout le monde a déserté.

Par exemple, on a critiqué Tiken Jah Fakoly pour ses critiques directes envers les dirigeants africains. Ce qui a parfois entraîné des interdictions de concert et des menaces.

Le contexte différent aux États-Unis

Aux États-Unis, les artistes s’impliquent fréquemment en politique et cela est souvent bien reçu par le public. L’engagement de Beyoncé en est un exemple récent et notable. En soutenant Kamala Harris, Beyoncé utilise sa plateforme pour influencer l’électorat et promouvoir ses convictions politiques. Elle a  autorisé l’utilisation de sa chanson “Freedom” pour la campagne de Harris. Et elle envisage également de faire un don conséquent pour soutenir la vice-présidente américaine dans sa course à la Maison-Blanche.

Beyoncé n’est pas seule. Elle rejoint une longue liste de célébrités américaines qui utilisent leur influence pour soutenir des candidats ou des causes. Ces engagements sont souvent vus comme une expression légitime de la liberté d’expression et de l’engagement civique. De plus, les artistes américains, tels que Barbra Streisand, John Legend, et Cardi B, ont longtemps été impliqués dans des campagnes politiques. Ce qui témoigne d’une culture où la frontière entre célébrité et politique est plus fluide.

Les enjeux et les questions de légitimité

La différence entre ces deux contextes soulève des questions sur la légitimité des artistes à s’impliquer en politique. En Côte d’Ivoire, la méfiance envers les artistes engagés politiquement pourrait être liée à une perception selon laquelle ces artistes manquent de légitimité. Ou de compétence pour parler de politique. D’autres peuvent voir leurs interventions comme une distraction de leurs talents artistiques.

Aux États-Unis, cependant, les artistes qui s’engagent en politique sont souvent vus comme utilisant leur influence pour le bien public. Leur implication est perçue comme une extension de leur droit à la liberté d’expression. Et comme une utilisation de leur plateforme pour promouvoir des causes qu’ils jugent importantes. L’engagement de Beyoncé auprès de Kamala Harris démontre comment une artiste peut utiliser sa notoriété pour soutenir un candidat. influençant potentiellement des millions d’électeurs.

HARON LESLIE

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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