Dans le monde vibrant de la musique ivoirienne, elle se distingue en mêlant grâce féminine et puissance sonore.
Née d’un rêve qui a doucement changé de cap, elle est devenue saxophoniste en 2010 après son entrée à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC). Mais c’est en 2014, sous la bienveillance de Monsieur Tiburce Koffi et l’enseignement de son professeur, Monsieur Kapet Christian, que sa passion pour le saxophone a réellement pris son envol.
Elle porte en elle l’héritage de ses parents, Coulibaly Sambe Jean-Baptiste et Dero Akissi Madelaine. Et de son enfance, bercée par des rêves de médecine. Et des chants sous la douche, moments où la musique n’était qu’un murmure doux. « Je voulais devenir médecin », dit-elle avec un sourire nostalgique. Mais le destin, en collaboration avec une tante clairvoyante, l’a conduite vers un concours au Lycée d’Enseignement Artistique (LEA). Là-bas, au milieu des arts, elle découvre une nouvelle passion, une nouvelle vocation.
Au LEA, elle admire particulièrement les femmes qui jouent du saxophone. Leur audace et leur maîtrise de l’instrument la fascinent et nourrissent son ambition. « Je me disais alors que si j’arrivais au Supérieur, je choisirai le saxophone comme instrument principal ». confie-t-elle. Et c’est ce qu’elle fait, suivant le chemin de son cœur jusqu’à l’École Nationale de Musique (ENM). Là, le saxophone devient non seulement un choix, mais une extension de son être. Une voix à travers laquelle elle exprime ses joies, ses peines et ses rêves.
Son style est un mariage audacieux de jazz fusion et de musique classique. Une danse entre tradition et modernité.
« Notre formation est beaucoup plus classique que jazz », explique-t-elle. Mais avec un regard vers l’avenir, elle promet que « les choses changeront très bientôt » à l’INSAAC.
Son choix de rendre hommage au groupe AWANA le 7 septembre prochain au Wafou n’est pas anodin. « C’est avec certains de leurs titres que j’ai commencé l’interprétation au saxophone », explique-t-elle. AWANA, pour elle, représente un pont entre le passé et le présent, un trésor de la musique ivoirienne que les nouvelles générations doivent redécouvrir. « Peu de personnes de cette nouvelle génération connaissent le groupe AWANA et ce qu’ils ont apporté à la musique ivoirienne », dit-elle avec une pointe de regret, mais aussi avec une détermination inébranlable de faire revivre ces notes oubliées.
Elle manie le saxophone alto et ténor avec une élégance rare, apprenant l’improvisation avec les modes pentatoniques et le blues, inspirée par le légendaire Manu Yodan. Chaque performance est pour elle une opportunité de se découvrir et de redécouvrir, de se révéler au monde non seulement comme une saxophoniste, mais comme une conteuse d’histoires sans mots. À travers son saxophone, elle parle de rêves, de luttes et d’espoirs, de la beauté et de la force d’être une femme dans un monde qui continue de se transformer.
Dans le souffle de son saxophone, il y a plus que de la musique. Il y a un message d’espoir, un rêve qui prend forme à chaque note, rappelant à tous que la musique n’est pas seulement une carrière ou une passion. Mais une quête de soi, une recherche incessante de ce qui fait vibrer l’âme. Pour elle, chaque mélodie est une étoile qui brille dans l’obscurité, une promesse que le rêve, tout comme la musique, est infini.
AK
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE