Sonko s’enfonce. Considérablement

4 semaines

Au Sénégal, Sonko en conflit avec l’assemblée, sa gouvernance est en suspens

Au Sénégal, Ousmane Sonko, Premier ministre, joue un jeu de patience en attendant la dissolution de l’Assemblée nationale. Face à une majorité parlementaire hostile, il mise sur les audits des finances publiques et des prises de parole clivantes pour occuper le terrain. Dominée par la coalition de l’ex-président Macky Sall, l’Assemblée pourrait être dissoute mi-septembre. Offrant une porte de sortie à Sonko Ousmane dont plus que le rêve, c’est l’obsession.

Sonko a annoncé des réformes belles et audacieuses. Mais à la pratique et sur le terrain, la gouvernance de l’ex opposant vacille. Noyée sous les critiques et les controverses. Confronté aux inondations récurrentes, il a promis des solutions belles. Tout en menant des audits sur les fonds alloués à la lutte contre ce fléau. Pourtant, ses actions semblent insuffisantes pour calmer les tensions. Bien au contraire, elles les ravivent.

Les réformes se font attendre et Sonko, tout en cherchant à convaincre l’opinion publique, évite toujours le débat parlementaire.

La récente modification du règlement de l’Assemblée lui permettant de se présenter n’a pas encore été suivie d’effet. Le Premier ministre communique principalement par des biais non institutionnels. Ce qui nourrit, à raison, les accusations de mépris envers les institutions.

Sonko se tourne également vers la scène internationale, réaffirmant son discours souverainiste et panafricain au Mali. Ses prises de position, cependant, sont perçues comme des tactiques populistes par certains de ses détracteurs.

En interne, des décisions controversées comme la rotation des magistrats dans l’affaire de viol présumé, jugée punitive par beaucoup, ajoutent à la complexité de sa gouvernance. Sonko semble dépendre de la dissolution prochaine de l’Assemblée pour redresser sa situation politique. Le lancement d’une campagne électorale pourrait le propulser. Mais son succès dépendra de sa capacité à concrétiser ses réformes promises et à apaiser les tensions internes. Il est clair que Sonko s’enfonce. Considérablement.

JULIEN BOUABRE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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