Etudiante en histoire de l’art Fatou Koné fait le constat amer ce que les musées, les salons de livres et toutes activités cérébrales sont délaissés.
Dans le tumulte de notre époque, l’homme moderne semble avoir troqué la réflexion contre les plaisirs immédiats du divertissement.
Aujourd’hui, jeunes et vieux délaissent les musées, jadis temples de la contemplation et du savoir au profit des événements plus légers et instantanés. Pendant les Jeux Olympiques de Paris , on déserte ces sanctuaires culturels. Leur silence résonnant comme un écho de notre époque.
Se tenir devant la Mona Lisa de Léonard de Vinci ne semble plus avoir le même attrait. Les selfies sont pris à la hâte, sans qu’un véritable regard ne soit posé sur le chef-d’œuvre. Les affluences sont inhabituelles dans les musées. Quelque soit le pays ou la ville. Pourtant, même dans les lieux chargés d’histoire de la capitale des JO, le regard des visiteurs semble souvent absent. La prochaine distraction a déjà happé leurs esprits ailleurs.
La direction du Louvre, le musée le plus emblématique au monde, parle d’une « légère baisse » de fréquentation. Mais la réalité est plus alarmante. Certains employés murmurent qu’il y a jusqu’à 20 % ou 30 % de visiteurs en moins certains jours. Comparé à un été ordinaire. Cette désertion a poussé le Louvre à rouvrir récemment ses portes sans réservation. Une initiative inédite qui en dit long sur l’évolution des priorités.
La société contemporaine glisse vers une fuite collective de la réflexion. L’amusement instantané remplace les plaisirs cérébraux, jadis recherchés. Les musées, symboles de notre patrimoine intellectuel, voient leurs salles se vider. Tandis que les esprits s’éloignent de la profondeur pour se noyer dans la superficialité. Peut-être est-il temps de s’interroger sur ce que nous laissons derrière nous, alors que nous courons après l’éphémère.
FATOU KONE
Etudiante en histoire de l’art
POUVOIRS MAGAZINE
