Issa Hayatou : l’éclipse d’un baobab du football africain à la veille de ses 78 Ans
Le 9 août 2024 aurait marqué le 78e anniversaire d’Issa Hayatou, mais le destin en a décidé autrement. L’ancien président de la Confédération Africaine de Football (CAF) s’est éteint la veille de cette date symbolique. A l’Hôpital américain de Paris, à Neuilly-sur-Seine, où il luttait depuis des mois contre une maladie implacable. Ce géant du football africain, cet architecte des grandes victoires du continent, a tiré sa révérence, laissant derrière lui un héritage indélébile.
Issa Hayatou était plus qu’un simple dirigeant sportif. Il était une figure emblématique, un pilier de la diplomatie sportive africaine. Sous sa direction, la CAF a connu une expansion sans précédent. Avec des avancées qui ont propulsé le football africain sur la scène mondiale. Hayatou a joué un rôle crucial dans l’obtention des cinq places en Coupe du Monde pour l’Afrique. Un continent qui n’en possédait qu’une seule à ses débuts. Grâce à son combat acharné et à son abnégation, les rêves de milliers de jeunes footballeurs africains ont trouvé une scène mondiale pour s’exprimer.
Le symbole de sa disparition, survenue à la veille de son anniversaire, porte une charge philosophique lourde de sens. Cette coïncidence tragique invite à la réflexion sur la fragilité de la vie. Même pour ceux qui, comme Hayatou, semblent indestructibles. C’est une manière subtile pour le destin de rappeler que, malgré toutes les victoires et toutes les gloires, le temps finit toujours par rattraper les plus grands d’entre nous.
le sens de l’éclipse d’un baobab la veille de ses 78 ans
Né le 9 août 1946 à Garoua, au Cameroun, Issa Hayatou a consacré sa vie à l’élévation du sport africain. Ancien athlète de haut niveau, il a été champion du Cameroun du 400 m et du 800 m entre 1964 et 1971. Avant de se tourner vers l’administration sportive, où il a laissé une empreinte indélébile. En tant que président de la CAF de 1988 à 2017, il a renforcé la compétitivité des équipes africaines. Mais il a aussi œuvré pour que l’Afrique accueille enfin la Coupe du Monde, un rêve qui s’est concrétisé en 2010 en Afrique du Sud.
Hayatou n’était pas qu’un dirigeant. Il était aussi un homme d’honneur et de principes, dont la vision a façonné le football africain tel que nous le connaissons aujourd’hui. Sous son mandat, des équipes africaines comme le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002 ont prouvé au monde entier que l’Afrique n’était pas un simple participant. Mais un sérieux prétendant au titre mondial.
La CAF, en hommage à cet homme de convictions, a décidé de mettre en berne ses drapeaux jusqu’au 13 août 2024.
Le président actuel de la CAF a exprimé la profonde gratitude du continent envers celui qui a tant fait pour le football africain. « Issa Hayatou occupera à jamais une place dans nos cœurs et nos mémoires ».
Issa Hayatou, professeur d’éducation physique et sportive de formation, a été un fervent défenseur de l’excellence sportive. De même qu’un bâtisseur de ponts entre les nations africaines. Son départ marque la fin d’une ère, celle d’un leader dont la vision a permis à l’Afrique de se tenir fièrement sur la scène internationale du football. Comme un baobab qui s’effondre, il laisse derrière lui un vide immense. Mais aussi et même surtout des racines profondes qui continueront de nourrir les générations futures.
Aujourd’hui, alors que nous pleurons la perte de cet immense homme, nous célébrons également sa vie son anniversaire. L’homme a 78 ans aujourd’hui. Une vie dédiée au service du football africain. Issa Hayatou, le baobab du sport africain, est tombé. Mais son ombre protectrice continuera de s’étendre sur le football africain pour de nombreuses années encore.
DESIRE THEA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE