Le décès du Dr Lenissongui Coulibaly le Mercredi 24 mai à 16h 45 a suscité une controverse notable. Parmi ses proches et les membres de son parti politique.
Ce 27 juillet, la salle Félix Houphouët-Boigny à Ivosep VGE, habituellement pleine pour ce type de cérémonies, était paradoxalement vide de 10h à 11h. L’absence des dignitaires de la Lonaci, dont le DG Coulibaly Dramane était particulièrement remarquée. Ni le directeur général Dramane Coulibaly, ni aucun administrateur n’ont fait acte de présence.
Les membres du RHDP, parti qu’il avait rejoint après avoir quitté le PDCI-RDA, étaient également absents. De même, les hautes figures sénoufo, le peuple auquel il appartenait, n’ont pas assisté aux funérailles. Cette absence massive a suscité des interrogations et des spéculations. La Lonaci, société à participation financière publique majoritaire de l’État, avait « bloqué » le corps pour le RHDP. Le parti souhaitait qu’on rapatriât le corps à Boundiali, la ville d’origine de Dr Coulibaly.
Cependant, Mme Coulibaly, avec l’accord de ses enfants, a remporté la bataille juridique. Elle a choisi d’enterrer son mari à Abidjan dans la plus stricte intimité familiale. Après une messe de requiem en la paroisse Le Bon Pasteur de la Riviera 3 et 4, on inhumé le Dr.
La Carrière Brillante de Dr Lenissongui Coulibaly
Une chose est sûre, la Lonaci perd un grand administrateur avec le décès de Dr Coulibaly. Nommé le 17 octobre 2018 par décret, il avait pris fonction le 22 octobre de la même année. En 2019, sous sa direction, l’entreprise avait connu une hausse significative des rendements. « Merci à la Lonaci qui nous a redonné la vie« , avait-il déclaré après avoir été bousculé par la Covid-19 en mars 2021. La direction générale et les employés avaient déployé maints efforts pour l’assister, lui permettant de dire : « Je suis un ressuscité ».
Un Parcours Exemplaire
Né à Boundiali, Dr Coulibaly avait poursuivi ses études primaires dans la chaleur de la région septentrionale ivoirienne. Il avait ensuite poursuivi ses études secondaires à Bouaké, affrontant les rigueurs de l’harmattan. Ses études supérieures l’avait conduit au Canada et aux États-Unis, où il avait obtenu un master en relations internationales, un bachelor en économie politique, et un doctorat en sciences sociales.
À son retour en Côte d’Ivoire, il avait transmis ses connaissances en enseignant à l’ENA, à l’Université de Cocody et à l’Université de l’Atlantique. Auteur de plusieurs ouvrages, il avait également joué un rôle politique majeur. Membre du PDCI-RDA, il avait été directeur de cabinet du président Bédié pendant des décennies. Plus tard, il a rejoint le RHDP après avoir été maire de Boundiali pendant trois mandats successifs.
Dr Coulibaly a continué à se former en participant à la seconde promotion du certificat des administrateurs de sociétés de la zone UEMOA (CAS-UEMOA). Ses contributions aux domaines politique et administratif ont été inestimables, laissant un vide difficile à combler.
Une Controverse Posthume
La décision de Mme Coulibaly d’enterrer son mari à Abidjan a révélé les tensions sous-jacentes entre la famille et le RHDP. Cette controverse souligne la complexité des relations entre les sphères politique et familiale, même après la mort. La cérémonie sobre et intime contraste fortement avec la carrière publique et les contributions significatives de Dr Lenissongui Coulibaly.
La disparition de Dr Coulibaly laisse un héritage de service et de dévouement. On ressentira son absence tant dans le secteur administratif qu’au sein de la communauté politique ivoirienne.
JULIEN BOUABRE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE