La France sur les traces de la Côte d’Ivoire
Le 13 janvier 2024, ce jour tant attendu arriva enfin.
À ce moment crucial, d’une intensité presque violente, l’événement nous a saisis. Ces rendez-vous de vie que l’on n’a pas le droit de manquer. Abandonner enfin le passé pour embrasser pleinement le présent. Tous les Ivoiriens, de gauche comme de droite, riches ou pauvres, femmes ou hommes, ont partagé cet instant. Certes, il ne s’agissait pas des Jeux olympiques à Paris, mais de la Coupe d’Afrique des Nations en Afrique.
Mais qu’importe le contexte quand on aime son pays et qu’on le connaît. Quand on critique ses dirigeants, quand on est dans l’opposition, ce sentiment de grandeur demeure. Cette crainte de l’échec persiste. Vivre cette rencontre amoureuse, ce voyage transformateur, cette vraie vie qui se révèle enfin, peu importe le domaine.
Le 13 janvier 2024, les Ivoiriens avaient un impératif : être dignes de leurs invités. La Côte d’Ivoire avait rendez-vous avec le monde et ne pouvait se permettre de rater ce rendez-vous. L’échec n’était pas une option, car une fois qu’on a obtenu l’honneur d’organiser une CAN ou tout autre grand événement, il est interdit de rater la fête.
INTERDIT DE PERDRE EN RATANT LA FÊTE
Des hommes et des femmes, venus des quatre coins de la Côte d’Ivoire, ont affronté une capitale onéreuse. Des visiteurs du monde entier, puissants ou anonymes, couples ou familles, ont sacrifié leurs économies pour être présents.
Et puis, il y eut ce miracle. Après l’humiliation subie face à la Guinée équatoriale, un entraîneur désespéré, un sentiment de deuil collectif, il y eut un miracle.
Grâce à cette expérience ivoirienne, les notions de « réalisme » et de « miracle » ont été redéfinies. En Côte d’Ivoire, depuis cette fête, « EST RÉALISTE CELLE OU CELUI QUI CROIT AU MIRACLE ». Autrement dit, « l’Ivoirien qui ne croit pas au miracle n’est pas réaliste ».
Ce 26 juillet, c’est au tour de la France. Ce jour, la France devra saisir cette communion pour se libérer de ses peurs d’attentats et suspicions des races minoritaires etc. Comme la Côte d’Ivoire hier, avec quelques nuances, la France a l’occasion de guérir de ses démons : attentats, racisme, terrorisme. L’opportunité est belle ce 26 juillet 2024, comme elle l’avait été en 1998.
ALEX KIPRE
photo : dr
POUVOIRS MAGAZINE