Odiénné, Berlin II 

Près d’un siècle et demi plus tard, le scénario va-t-il se répéter mais cette fois ci à Odiénné en terre ivoirienne ?

De récentes indiscrétions indiquent que les USA installeraient très prochainement une base militaire à Odiénné. Une ville située dans le nord de la Côte d’Ivoire à 406 km de la capitale malienne Bamako. Et tout de même à 866 km de Ouagadougou la capitale du Burkina Faso.

Cette position clairement stratégique en plus en pays ami, a pour but de régler un faisceau de questions. D’abord combler le vide laissé par les militaires français chassés du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Avec l’avènement de junte à la tête de ces Etats, on a prié l’ex pays colonisateur, capitale après capitale, de plier bagage. On l’a poussé dehors par des raisons vieilles bien conditionnées par le rival russe. En urgence, l’allié américain est à la rescousse.

Ensuite la question des bandes armées dans le sahel et de la gestion des ressources naturelles de la région. Bien qu’ils se soient engagés dans une démarche souverainiste remarquable, les pays désormais appelés de l’AES n’arrivent pas à chasser les bandes armées du désert.

Et si la présence de la Russie à travers le groupe paramilitaire Wagner a permis quelques coups d’éclat contre les mouvements terroristes, la problématique reste entière.

Russes et américains remplacent français, belges et anglais à Odiénné comme à la conférence de Berlin. La nouvelle répartition des positions, la redéfinition des espaces d’influence auront pour point chaud cette petite ville du nord de la Cote d’Ivoire.

Odiénné n’échappera certainement pas à son destin. N’a-t-elle pas été le lieu des entreprises guerrières de Vakaba Touré vers le milieu des années 1800, qui fonda le Kabadougou en remplacement du Diarrassoubadougou ? Aussi menant sa guerre de mouvement, le Chef anti impérialiste Samory Touré n’y avait pas installé une base militaire ?

photo: dr