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Portrait. Tina Marie Danielle, briseuse de règles

 Belle est l’est. Re-belle aussi parce que de nouveau belle. Rebelle encore parce que la norme doit se justifier et doit mériter qu’elle s’y soumette.

Il fallait pour être Miss mesurer 1, 70m. Elle a fait face au jury du haut de son mètre soixante-huit.

Toutes les filles se sont coiffées ajoutant comme la termitière de la terre à la terre, des cheveux à la chevelure.

Elle est arrivée l’audace en bandoulière, les cheveux courts, très courts comme ses deux frères ainés de cette fratrie dont elle est la cadette. Donc comme un garçon. Ce qu’elle a manqué d’être. Garçon manqué qui s’accepte. Le concours n’est pas fait pour prouver qu’on est fille. Ni qu’on est belle.  Mais juste pour celle qui se sent belle.

Elle est la première fille à venir du Gbêkê.

Est encore la première à ne pas remettre la couronne à celle qu’elle précède.

Egalement la première à ne pas expliquer sa non-participation à Miss monde.

C’est aussi la première à décrocher le Bac pendant qu’elle est élève en classe de Première.

« Je suis belle, je reçois des avances, mais je ne serai jamais une prostituée » dit-elle pour protéger l’image dévalorisante des candidates à ce concours.

Gouro, peuple du centre ouest de la Côte d’Ivoire, Suy Tina Marie Danielle Fatem a passé son enfance à Bingerville, à la Sicogi 2.

Propriétaire aujourd’hui de deux établissements commerciaux, après des études à l’Ucao : un pour la lingerie d’enfants et l’autre pour la coquetterie.

Le 2 août prochain elle célèbrera son anniversaire.

AK

photo: dr

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