Si vous perdez vos cheveux en petite ou même en grande quantité, ne paniquez pas. Cherchez juste à contacter Mme Fenouil Marie Josée Hudson. Elle se fera un devoir doublé de plaisir de vous aider à résoudre cette alopécie, cette chute de cheveux dont les raisons sont variées.
Elles partent du traumatisme causé par les tissages intempestifs, et les tresses serrées, à la nature même du cheveu : les cheveux gras et les cheveux secs sont particulièrement sujets à ce phénomène. En passant par le stress et certains facteurs extérieurs comme le changement de saison. Á l’automne et au printemps, la chute de cheveux en Europe est plus importante !
Étudiante à Nice, Mme Fenouil en a fait les frais et ce cas personnel est le point de départ qui a conduit ses pas vers la recherche. Elle s’est servie d’elle, pour servir les autres et s’occuper d’eux. Au point que désormais, dans le milieu, il fait autorité le nom de cette dame ; de cette belle d’âme, au teint originel débarrassé d’impuretés, aux traits fins polis par le temps qui ne ride nullement son visage aristocratique et/ou bourgeois que porte un corps ferme, traînant encore les pas dans la fermeté propre à l’adolescence.
Descendante d’Appolon Mme Fenouil a de qui tenir. Son irradiante beauté restée intacte à la soixantaine qui fait se méprendre plus d’un, elle la tient aussi de « beau gosse». « Beau gosse » ? C’est le pseudonyme que les filles du quartier Biafra, où se trouve le domicile familial et du Collège Notre Dame d’Afrique, son établissement avait collé à la peau de l’Appolon (Dieu grec de la beauté masculine) de père de Marie Josée Hudson épouse Fenouil.
C’est que, très soigné, Hudson Djessy Louis, premier ingénieur géomètre et directeur des services topographiques de Côte d’Ivoire attise les regards surtout à la descente de sa voiture américaine, rare à l’époque au pays. Son épouse Ama Thérèse Kansa et lui s’occupent d’une fratrie de quatre enfants dont Marie Josée est la deuxième. Née à Abidjan Plateau le 25 mars 1962, Marie Josée n’a aucun complexe à révéler son âge.
Enfant, elle est turbulente. Au quartier Biafra, on l’appelle « Tassman di feu » et elle brûle d’envie d’entreprendre, d’innover. Elle est l’aide-mémoire de son père qui lui inculque l’amour des mathématiques et du travail bien fait. Elle fréquente Notre Dame du Plateau de la maternelle jusqu’en classe de seconde.
Un malheur frappe la famille. Djessy Louis Hudson, l’appolonien (n’zima) décède prématurément à 58 ans. C’est un choc. L’atmosphère est intenable et ses enfants quittent Notre Dame des Apôtres où les élèves amies se désolent, au quotidien, de son absence par l’évocation récurrente de souvenirs d’abord douloureux, puis finalement insupportables. Dans la plaie, le couteau est remué. Sans cesse. Marie Josée est favorable à un changement d’établissement pour sinon, le reléguer aux oubliettes, du moins falsifier le chagrin. Établissement mixte, exclusivement doté d’un second cycle, le Lycée classique aide à opérer le changement escompté. Elle y obtient son Bac D.
Son père n’était vraiment plus, qui l’avait plutôt rêvé titulaire d’un Bac C et d’un valorisant diplôme en Ponts et Chaussées. Elle est orientée à la faculté des Sciences. Dans la même période, elle fait une rencontre. Celle de celui qui deviendra son mari avec qui, une septaine d’années plus tard, elle aura leur fille Anne. L’amour de son homme conduit les pas de l’étudiante de la faculté des Sciences, ailleurs comme Monsieur Fenouil quitte l’Institut français de pétrole à Abidjan pour la Côte d’Azur. Il inscrit son amour à la faculté de Nice en biologie cellulaire et physiologie animale. Au bout de trois ans, elle obtient une licence et une attestation du certificat de biochimie.
Voulant faire de la recherche fondamentale, elle travaille trois mois durant l’été 1987 au laboratoire d’analyses médicales de l’hôpital Princesse Grâce de Monaco. C’est un stage qui l’aide à se révéler à elle-même : « les labos, c’était pas mon truc ». Elle s’y sent à l’étroit. Dans cette France aux saisons variées, il lui arrive de perdre ses cheveux. C’est un problème. Á fortiori pour une femme dont la chevelure est une composante de sa beauté. Il lui faut résoudre ce souci. Et Marie Josée de courir pharmacies et labos à la recherche d’une solution. Elle tombe sur un produit efficace : l’argile rouge. Toute sa formation estudiantine, son refus de n’être plus belle et sa volonté d’aider les nombreuses personnes dans son cas, poussent de plus en loin ses manipulations d’huile, d’argile, de jour comme de nuit.
Son mari affecté au Congo, elle fait la navette deux ans durant entre l’Europe et l’Afrique. Il est encore affecté au Burkina Faso. Son épouse l’y rejoint pour de bon cette fois-ci, et monte dans la villa qu’ils habitent, un labo de fabrication du produit qui traite l’alopécie. L’argile rouge a la capacité en effet de pomper, de débarrasser le cuir chevelu de ses impuretés, et lui restituer sa naturelle vigueur. Souffre, zinc et protéine permettent au cheveu de s’implanter. Etonné au départ, le tout Burkina Faso finit par être fier de cette femme chercheure qui a résolu un problème collectif. Première ivoirienne titulaire d’un brevet d’invention en France Devant le succès, et sur conseil d’un ami de son mari officiant au Pnud, elle se rend à Sophia Antipolis à Nice pour protéger sa trouvaille. On lui conseille le cabinet Hautier qui aide à protéger sa formule.
Le travail nécessite l’équivalent de 1 300 000 Fcfa. Dix-huit mois plus tard, ça y est ! Marie Josée Fenouil devient la première Ivoirienne titulaire d’un brevet d’invention en France dans le domaine capillaire. Elle rentre à Abidjan en novembre 1997 pour poursuivre l’aventure toujours en qualité de Directrice de la Sarl des produits H&B.
Elle bénéficie du soutien de la presse et des pharmacies. Mais la demande est forte, très forte et elle ne ravitaille que 20 pharmacies quand ce sont 200 qui réclament les produits. En 1999, elle obtient le prix d’Excellence du Président de la République pour l’innovation technologique. Sa joie est de courte durée car, la même année les bruits de bottes se font entendre et le coup d’État militaire survenu en décembre vient gripper toute activité. Elle obtient néanmoins le Prix féminin de la recherche scientifique de la Jeune Chambre Internationale de Côte d’Ivoire, en mai 2000, et de nombreuses distinctions à l’international. Plus difficile d’être prophète chez soi, dit l’adage.
Pour son dynamisme, elle est portée à la tête de l’Association ivoirienne d’actions inventives (2AI) aujourd’hui devenue la Fédération des inventeurs et innovateurs de Côte d’Ivoire (FEDINCI), dont elle est la conseillère principale à présent. Marie Josée Fenouil poursuit son travail de biologiste spécialiste dans l’étude du cheveu au microscope et ses clients sont tous satisfaits de son travail. Un travail quasi providentiel. Normal, la biologiste toujours de bonne humeur se réfère néanmoins le plus souvent à Dieu.
Pour le connaître davantage, elle a opéré sa mue de catholique à évangéliste. Mieux, la Bible avait annoncé ce qu’on vit, dit-elle. « Dans Esaie 3 versets 16 et 17, l’Eternel dit encore : les filles de Sion se sont enorgueillies, regardez-les qui marchent en redressant la tête, le regard provocant ; elles avancent à petit pas en faisant résonner les anneaux de leurs pieds. Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion, l’Eternel découvrira leur nudité. » Citation de Marie Josée qui récite par cœur ce passage. Presque sans souffler, sourire aux lèvres, les yeux humectés de bonheur, rien que parce qu’elle parle de… cheveux. De l’essentiel. De l’essence du ciel.
ALEX KIPRE
POUVOIRS MAGAZINE
