“Ses œuvres sont des autoportraits et elle se donne un genre qu’elle arrive à imposer. Je constate que ses photos ce sont ses portraits à elle et elle a une personnalité, une esthétique particulière. Je trouve son travail sincère parce qu’on ne peut pas représenter avec sincérité ce qu’on n’a pas. Chez elle, il y a cette franchise, cet engagement dans l’art qui est remarquable et c’est tout à fait normal que son nom apparaisse sur la liste des photographes qui ont un propos. Elle serait venue 20 ou 30 ans en arrière, c’était le temps de la photographie de presse, avec des reporters photos et il existait un engouement aussi.
Mais Ly Lagazelle arrive maintenant et fait partie de celles qui ont donné une autre vision de la photographie surtout dans l’univers féminin et c’est ce qui me fait garder en mémoire sa signature, son nom. Elle ne fait pas de la photographie de reproduction d’un réel, non pas du tout. Sa photo porte une vision. C’est elle dans son lien avec les autres et avec elle-même aussi. La corde qui se retrouve là traduit une valeur ombilicale. Au niveau de la technique de sa photographie, elle part de la lumière, de l’ombre, du sépia qu’elle transforme.
Je note aussi la présence absence de lumière, la transparence interne permet de conclure que c’est un travail de valeur. Je ressors de cette exposition “Corps d’âge” de Ly Lagazelle avec un rapport établit avec la forêt, avec la nature qu’on a envie de protéger. Et on comprend la présence de la corde qui serpente d’une toile à une autre, qui rentre ou sort de la lumière et traduit une expression très féminine de la photographie de Ly qui évoque même la création, la maternité.
L’artiste est donc porteuse d’un message écho de la nature. J’avais déjà vu une de ses expositions au Bao Café, à la cité des arts, bien que la thématique varie, c’est toujours la même émotion. C’est une artiste engagée, qu’on a envie de même photographier tant elle est unique”
propos recueillis par
POUVOIRS MAGAZINE
Crédit photos: Isabelle Zongo