Les 6 et 7 mars prochains, la Confédération Syndicale Espoir (CSE) fait sa sortie officielle.
Portée sur les fonts baptismaux en septembre 2023, cette nouvelle confédération syndicale revendiquant déjà 39 organisations syndicales est résolue à relancer la lutte syndicale malmenée par un contexte socio-politique peu favorable à la contestation, à la revendication.
Une trêve de cinq ans signés en 2022 entre le pouvoir en place et certaines plateformes syndicales ayant relégué aux calendes grecques les aspirations, mêmes les plus légitimes, au mieux-être du travailleur ivoirien.
« Juste une centrale de plus » s´exclament les plus pessimistes à qui les échos du congrès des 6 et 7 mars prochains sont déjà parvenus. Et pourtant, pour Pacôme Attabi « La Centrale Espoir veut bien aller au-delà du rôle classique d´une confédération syndicale pour remettre le travailleur au cœur du processus de production dans lequel il est jusque là assimilé à une machine ».
Pas une révolution, c´est clair ! Mais une réorientation nécessaire au nouveau contexte. Surtout enrichi par tant d´expériences acquises à se frotter à plus prestigieux et plus outillés au plan international. CGT-Force Ouvrière en France, Union Général des Travailleurs de Catalogne, en Espagne, Confédération des Travailleurs Burkinabés, Conférence Internationale de Genève…etc.
Près de cinq ans à préparer une alternative crédible, un autre moteur de lutte, pour la réhabilitation du travailleur ivoirien. « Nous ne pouvons faire autrement que proposer autre chose dans l´état actuel des choses. L´environnement de la lutte n´est plus le même. Et il ne faut pas que le travailleur continue à avoir l´impression d´avoir été abandonné par son leader. » Assure Pacôme Attabi.
Le syndicalisme en Côte d´Ivoire fait peut-être sa mue. Se réinvente pour être à la hauteur des défis nouveaux.
Erick Fofana
POUVOIRS MAGAZINE