Né Marco, le Président d’Abidjan City réagit suite au report pour le 29 mars 2024 de la décision du Tas qui doit trancher l’affaire Datro, du nom du joueur que Molde le club norvégien a volé à Abidjan City avec la complicité de la Fif avant de le transférer à Chelsea.
Prévue pour Janvier 2024, la décision est encore reportée. Est-ce normal?
On est surpris de ce énième report depuis la première audience qui date de juin 2023. Cette décision est difficile à prendre parce qu’elle va montrer au monde entier que nous avons des fédérations corrompues. L’idée d’aller au Tribunal arbitral du sport (TAS) alors que nous ne sommes qu’un club de D3 est un combat pour stopper ce système mafieux qui existe depuis trop longtemps dans nos fédérations.
Tous ces dirigeants qui n’apportent rien au football et sont complices de ces clubs européens qui veulent nous écraser.
La décision sortira après la Can 2024, on l’espère en notre faveur pour que tous ces gens là puissent définitivement arrêter ce système mafieux installé depuis 20 à 30 ans en Côte d’Ivoire. La fédération ne fait pas grand-chose pour accompagner les clubs et défendre nos droits. Outre la fédération, le ministère des sports n’a pas daigné nous soutenir alors que nous formons des joueurs pour la Côte d’Ivoire afin qu’ils représentent dignement par leurs talents, le pays.
Que reprochez vous au ministère des sports?
Ce n’est pas donné à tout le monde d’aller se battre d’affronter un club européen doté de gros moyens financiers et de carnets d’adresses.
Une telle posture exige de nous beaucoup d’investissements et le football ivoirien et donc le ministère des sports devrait nous soutenir. On n’était pas préparé à ce qu’on se fasse voler 1 joueur avec l’aide notre propre fédération.
La procédure des transferts obéit à des règles que la fédération n’a pas respectée. Elle n’a en effet pas le droit de délivrer un CIT entendez un Certificat International de Transfert à un joueur sous contrat et David Datro était sous contrat avec nous. La fédération n’a pas respecté la procédure parce qu’elle est impliquée.
Quelles sont les preuves de l’implication de la fédération?
Quand elle décide de casser le contrat que nous avons avec notre joueur, cette décision est prise sans aucune base juridique. Ensuite la décision était frappée d’appel. Cette procédure est l’acte d’une fédération corrompue.
Il y a quand même eu une commission de recours?
C’est vrai qu’il y a eu la commission de recours qui a statué pour nous remettre dans nos droits ici à Abidjan mais il reste que la fédération et son Président n’ont pas eu le courage de nous accompagner dans ce combat parce qu’il est certainement partie prenante de ce système mafieux.
Propos recueillis par
DESIRE THEA
POUVOIRS MAGAZINE