Bitumage à Hiré: des kilomètres pour la ville.

Bloqué à l’entrée sud de la ville plusieurs mois avant cette échéance, les machines grondent à nouveau. Cette fois, à l’intérieur de la ville. « Ce sont des grondements de bonheur. Nous avons tellement attendu ces bruits qui sortent de la poussière pour nous mettre sur le chemin du développement  » confesse lyrique, R.Guy Roger, enseignant dans un établissement secondaire de Hiré. Les travaux de canalisation battent leur plein. Une remise à jour totale des égouts et arches pour prendre en compte la configuration urbaine du nouveau Hiré.

Hiré est en chantier. Et les nombreux désagréments causés par le chassé-croisé des pelleteuses et les camions benne semblent plutôt griser les populations qui préfèrent spéculer sur la date de la fin des travaux.  » je pense que d’ici au mois de mars la bande noire va traverser Hiré  » Se veut optimiste, un conseiller municipal. Mais pour l’heure on vit d’espoir, de poussière et de gravats.

Les commerces au long de l’axe en chantier sont déguerpis sans ménagement. Les restauratrices ont dû ranger leurs ustensiles pour ne pas servir la poussière aux clients. Pulchérie ne trouve d’ailleurs plus utile de maintenir sa cave ouverte. Plus aucun personnel n’est disposer à, tous les jours, nettoyer l’épaisse couche de poussière qui tapis le sol, les rayons, les tables et les sièges. P.K., l’un des responsables du chantier compatit. « Nous savons que c’est en ce moment très difficile pour la population à cause la poussière. Mais bon…il faut bien qu’on travaille sérieusement dans la ville pour livrer un ouvrage de qualité. « 

Au quartier central, un peu plus en profondeur, dans la ville, la préoccupation est ailleurs. Les artères de Hiré bénéficieront elles de quelques kilomètres de bitume? Les habitants de ce quartier y voient, en effet, le seul moyen de se voir débarrassé de l’impressionnant tas d’ordures qui les sépare du reste de la ville. « Si le goudron devrait juste traverser la ville,je ne vois pas en quoi cela nous profite, puisqu’on a même pas accès à la route à cause de l’état de nos rues. » Fulmine G.Dago. A ce propos, on est encore au stade des spéculations, même si l’un des adjoints au maire invoque des principes. «  Normalement lorsque le bitume traverse une sous-préfecture, celle-ci bénéficie d’au moins trois kilomètres pour ses rues. On espère en bénéficier. Dans tous les cas, le ministre Amédée Kouakou à bien envie d’être reconnaissant à la ville de Hiré pour sa brillante élection à la tête du conseil régional du Loh-Djiboua. »

Les travaux de bitumage avancent à Hiré. Le moindre mal pour cette ville aurifère abandonnée à la boue et à la poussière.