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Politique ivoirienne : pourquoi les nouveaux leaders n’attirent personne

LAGOS, NIGERIA- OCTOBER 16, 2020: A crowd of Nigerian youths kneeling to protest against police brutality at an anti sars rally in Lagos, Nigeria

Un leader a quelque chose d’un conteur qui parvient à séduire ceux qui l’écoutent . Qu’ils se nomment Ouattara Alassane, Henri Konan Bédié, Essi Amara, et même chez les plus jeunes Thiam Tidjane, Jean-Louis Billon, Jean-Marc Yacé, Issoufou Bamba pour n’en citer que quelques uns censés assurer la relève, ils sont cassants, un tantinet condescendants quand ils prennent la parole en public ou même dans un cadre restreint pour battre campagne.

Ils ne savent pas que les récits sont une arme secrète pour battre campagne. Anecdotes, histoires drôles ou tristes peuvent déclencher des émotions et stimuler l’imagination. Ils aident à voir et à ressentir les choses sous un angle différent, et surtout séduire les interlocuteurs quelques soient leurs origines et leurs lieux d’habitations.

Lors d’un récit, le cerveau d’un Abobolais, d’une go de Yop ou d’un client électoral de Man, Sipilou ou Eboué et Gogogué libère une hormone dite « de l’attachement » ou « du bonheur ». Et Cela déclenche une pensée associative, les auditeurs reliant, émotionnellement, les thèmes abordés à leur propre histoire de vie.

C’est ce que ressentent les auditeurs de mensonge d’un soir ou ceux qui écoutent les humoristes lors de Bonjour 2000…. chaque début d’année. Le storytelling peut être particulièrement puissant dès lors que vous êtes prêt à dévoiler vos défaites et vos réussites, vos forces, vos vulnérabilités, vos rêves et espoirs.

Cela Laurent Gbagbo le fait et le réussit très bien. Avec lui on peut citer Houphouët-Boigny ou Blaise Lasme.

Mais il ne faut surtout pas citer Blé Goudé qui le fait mais avec beaucoup de rajout, de théâtralisation, de mise en scène. Il surjoue le politique et apparait comme un politicien qui veut trop en faire comme un comédien et ses tics devant une caméra destinée à le présenter comme un acteur.

Pour parler comme un leader, il s’agit d’un processus interactif : Il y a lieu de considérer l’effet que l’histoire produira sur l’auditoire et comment il l’interprétera, compte tenu des défis auxquels il est confronté. Il y a aussi lieu de faire appel aux émotions.
Nos hommes politiques en campagne doivent r0aconter des histoires qui touchent les gens en faisant écho à leurs souhaits, leurs peurs et leurs frustrations comme a tenté de le faire Patrick Achi quand il a invité l’auditoire à tolérer, accepter et aimer le cancre ou l’élève un peu trop moyen qu’il fut.

Pour ce qui est de la campagne du 2 septembre et celle de 2025, Si le politique narre bien les auditeurs y reconnaîtront des fragments de leur propre chemin de vie. Il s’agit de les transporter  dans un voyage héroïque quelque peu familier et vous ferez émerger chez eux des réactions émotionnelles, inconscientes et puissantes.

Hommes politiques ivoiriens surtout de la relève, il faudra à la place des discours ennuyeux, mettre en lumière des histoires qui encouragent les Ivoriens à réfléchir à leurs propres dilemmes.

Construisez vos récits de manière à partager des moments d’enseignement et des solutions pertinentes. […]
Le partage d’histoires douloureuses, de secrets ou de croyances honteuses peut être libérateur et cathartique à la fois pour le narrateur et l’auditeur. Les histoires favorisent les sensations de communauté et d’interdépendance. Elles aident aussi les gens à se sentir plus en contrôle et moins seuls face aux défis auxquels ils font face. Les dirigeants qui racontent des histoires captivantes pourront guider n’importe quel public de l’apathie à l’empathie, puis vers l’action.

ALEX KIPRE

POUVOIRS MAGAZINE

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