« ASCAD REÇOIT » la tribune des Immortels a reçu le 17 AVRIL 2023, M. Stéphane ROSENWALD, expert et formateur international en intelligence économique, PDG de GRC (Gouvernance Risques Conformité) qui a abordé le Thème : « L’intelligence économique : un enjeu crucial pour la Côte d’Ivoire ? ». Le Président de l’Ascad a prononcé un propos en guise d’ouverture. A lire
Mesdames et Messieurs les directeurs de services,
Eminents et Estimés Confrères et Consœurs de l’ASCAD,
Mesdames et Messieurs les invités,
Je suis très heureux de vous saluer et de vous souhaiter la bienvenue à cette nouvelle édition d’«ASCAD reçoit». Je vous prie d’accueillir chaleureusement notre illustre invité, Monsieur Stéphane Rosenwald ici présent.
Celui que nous appelons affectueusement YAO, en raison de son attachement à notre pays, est expert et formateur international en Intelligence économique.
Son éducation, ses compétences et états de services sont si vastes que la soirée ne suffirait pas à les exposer. Permettez-moi de le résumer en notant simplement que le Cabinet Conseil, dont M. ROSENWALD est le PDG, le GRC (Gouvernance Risques Conformité), développe depuis quelques années, des activités ici en Côte-d’Ivoire. Il s’est engagé dans la mise en place du Plan National d’Intelligence Economique, à la demande de notre gouvernement.
Le thème de cette édition d’«ASCAD reçoit» est : «L’intelligence économique. Un enjeu crucial pour la Côte d’Ivoire ? ». Permettez-moi d’en esquisser le cadrage.
Le développement d’un pays est la somme des victoires remportées dans les batailles qui lui sont imposées sur le chemin du progrès. S’il y a des enjeux du développement, donc des objectifs et des fins, il y a aussi (on ne devrait jamais l’oublier), des enjeux de méthode et d’outillage indispensables à la décision et l’action.
La Côte-d’Ivoire l’a si bien compris qu’elle a, dès 1960, investi dans la recherche- développement pour venir à bout des obstacles qui portaient tant sur la superstructure que l’infrastructure de son système de développement.
Dans l’ordre historique, le planificateur ivoirien a d’abord privilégié les méthodes économiques et géo-régionales [On se souvient de la Société d’Etudes pour le Développement Economique et Social : SEDES, Cabinet français, opérant dès 1958], avant l’adoption de la prospective stratégique née du passage de l’américain Hermann Kahn dans notre pays.
Cette méthode a pris une telle envergure que le Prof. Koby, de vénérée mémoire, a pu dire – à raison – que « la Côte d’Ivoire est un pays de prospective », tant des travaux majeurs inspirés par cette méthode soutiennent son progrès: « Côte-d’Ivoire 2025 », « Côte d’Ivoire 2040 : le défi du meilleur », « Etude nationale prospective : Côte d’Ivoire 2040 ».
Mais gagner le pari de la prospective pourrait- il suffire à un pays qui ambitionne d’accéder à la puissance dans un monde en pleine crise et transition, au quadruple plan écologique, politique, social et paradigmatique ? Evidemment non, si l’on en juge par les exigences de renouvellement et de complexification des modèles, par la disparition des certitudes (il n’y a plus de certitudes), par l’affaiblissement de l’ « universel », comme le montre si bien Chantal Delsol dans son brillant ouvrage intitulé « Le crépuscule de l’universel » (paru aux Editions du Cerf, en 2000).
C’est pour toutes ces raisons que notre Académie s’efforce d’approfondir son apport à l’innovation en s’intéressant aux objectifs et outils performants de « construction de l’avenir ». Dans le cadre du programme « Ascad reçoit », nous avons déjà accueilli d’éminents invités autour de quelques thématiques majeures : la Prospective stratégique, l’Ecole des patrons, le Clonix de l’INIE, l’Economie des savoirs, le big data et la Reproblématisation des PME / PMI.
L’intelligence économique dont il est question aujourd’hui se situe justement dans la tradition planificatrice et développementiste de notre pays qui a toujours été de s’allier les meilleurs outils stratégiques et tactiques.
C’est au séminaire de formation animé par M. Rosenwald à Grand-Bassam que j’ai fait la rencontre avec cette « école de pensée » qu’est l’intelligence économique. J’ai été immédiatement séduit par ses promesses anticipatoires et tactiques, se situant ainsi dans la continuité de la prospective stratégique.
Je m’étais donc promis d’inviter M. Rosenwald, maître incontesté de cet art, afin qu’il se serve de notre tribune pour apporter sa part à la promotion de la recherche-développement, de la « culture des victoires » sur la voie de la compétitivité, de de la résilience, de la durabilité, en fin de compte de la puissance.
L’aboutissement du projet est donc pour moi une occasion heureuse de remercier et féliciter tous ceux qui ont aidé à sa réalisation.
Merci à tous
Prof A. HAUHOUOT
