Jeunesse et méritocratie: Dr Foua Bi, le premier sourd devenu médecin

1 an

2000 étudiants en tronc commun à l’Université Nangui Abrougoua se serrent dans un amphi pouvant contenir 1500 places. Fraichement Bachelier, venu de Bouaflé le fils d’instituteur Gohi Bi Foua et de Foua sika Amélie, ménagère découvre une ville nouvelle Abidjan,  Il découvre un monde nouveau l’université, et des mots scientifiques nouveaux, ceux de la médecine.

Très tôt, il prend le Gbaka, le bus ou le taxi pour arriver à l’heure. Puis il faut bander les muscles, pour se frayer un chemin et surtout pour lui, s’asseoir au premier rang pour entendre quelque chose de ce que dit le Professeur sur les lèvres de qui il lit et devine ce qu’il dit. Et quand il lui arrive de comprendre et de saisir ce qui est dit, il faut répéter pour confirmation. Ce que ne fait aucun professeur par faute de temps. Aucun ne peut s’occuper de façon particulière d’un étudiant, vu l’effectif pléthorique.

En première année, Armel rencontre une étudiante spéciale qui vit pire que lui. Minan est malentendante comme Armel mais en plus, elle est  malvoyante. Tout se passe mal pour les deux jusqu’au jour où Koné Yaya, un membre de l’administration de la faculté de médecine, prend sur lui de faire installer un table-banc sur l’estrade de l’amphithéâtre. Armel et Minan sont sur la scène désormais. Armel écrit les mots qu’il entend. et laisse les trous qu’il bouche après le cours si un condisciple veut bien lui passer son cours. Un jour, le professeur de biologie qui ne s’aperçoit pas du handicap d’Armel, lui pose une question. Tout l’amphi éclate de rire.

Mais déterminé l’étudiant redouble d’effort, ne dort presque part. Il a 6 de moyenne en première session. A force d’en faire plus que les autres, en deuxième session 12,50/20 est sa moyenne. Il fait partie des 400 étudiants retenus, 300 en médecine, 50 en odonto-stomatologie, 50 en pharmacie. Minan elle n’avance pas et se laisse aller au découragement.

En deuxième année Armel fait la connaissance de 3 amis Léa Zaho, François Koussan et Florence Amichia qui le soutiennent. Vraiment. Il passe en troisième année. Là-bas, en plus des cours, il y a des TD, des stages hospitaliers qui le stress. Il manque de sommeil mais parvient en 4e année. 4 ans qu’il tient le coup? Plus du tout question de reculer,  Quand il arrive en 5e année, à force de soigner les autres, il s’oublie et une tuberculose le rappelle à l’ordre. “Dieu est certainement passer par là” se souvient-il. Il est admis en 6e année. “Je sais maintenant à ce moment là que quoiqu’il arrive je serai médecin”.

En 7e année,  tout se joue à la pratique et s’achève par un examen clinique. Il a 15/20 à la présentation, pour avoir forcé le destin. Il est heureux et cherche un sujet de thèse. “Les prothèses auditives” lui propose le professeur Adjoua, chef de service Orl au Chu de Cocody. Le 23 novembre 2017, il ne peut affronter le jury à cause d’une grève des enseignants. Le 30 novembre de la même année, il obtient la mention très honorable avec félicitations du Jury. Le 7 décembre 2017, il s’inscrit pour le Des en Orl. Mais lui faut 700 mille par an durant 4 ans. Depuis septembre 2019, le Dr Foua Bi Armel est au service Orl de Cocody. Pour lui rien n’est impossible. Malentendant, il n’ jamais cessé d’être à l’écoute de ses ambitions.

 

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