Le festival « Abidjan Capitale du Jazz » aura lieu du 24 février au 5 mars à Abidjan, l’initiateur de ce rassemblement en faveur d’une musique non encore populaire explique sa vision
Pourquoi ce festival ci de jazz? Et pourquoi à Abidjan?
Je suis un musicien ivoirien faiseur de jazz et initiateur du concept « tout est musique ». A mon humble avis, la seule alternative que donne la musique pour permettre à toutes espèces d’objets d’exprimer leur musicalité c’est le jazz. Le jazz c’est la liberté, l’innovation perpétuelle et il importait pour nous en tant qu’ivoirien de faire de notre pays la capitale du jazz
Quelles sont les raisons du choix d’Aly Kéita comme artiste invité?
Abidjan est toujours la plaque tournante de la musique africaine. Contrairement à ce que les gens pensent, il y a musique et musique. Ici on a vu passer de grands musiciens à l’instar de Mory Kanté, Kanté Manfila. Manu Dibango et bien de groupes musicaux comme Kassav. Ce n’était pas forcément de la musique commerciale. Elle était pure, originale et authentique. Et c’est toujours le cas, vu que plusieurs artistes viennent encore ici se faire valider. Le public ivoirien est constitué de mélomanes qui s’y connaissent en matière de bonne musique. C’est aussi une façon pour nous de l’honorer.
Aly Kéita à fait ses armes ici en CI, pour aujourd’hui être au sommet de son art. En effet il est pour nous le plus grand balafoniste de tous les temps.
Pas seulement pour vous, pour nous aussi…
Ah! Vous voyez!. Il importait donc pour nous que le fils du pays revienne à la maison pour faire montre de sa maestria à ses concitoyens et ainsi honorer le peuple ivoirien tout entier par ce festival
Vous avez invité Isaac Kemo au Japon on s’attendait à quelque chose avec lui
Le festival prévoit de grosses tètes. Nous n’en sommes qu’à la première édition. Isaac Kemo est un frère à moi et certainement, il sera des prochaines aventures selon son calendrier il est même en guest sur ma dernier date. On est en parfaite harmonie musical. Affaire à suivre.
Beaucoup de festivals naissent et meurent. En quoi celui-ci peut nous rassurer d’être pérennisé?
Les festivals qui naissent et meurent souffrent d’un manque criard de soutien et d’accompagnement. Les initiatives sont bonnes. Et plusieurs le reconnaissent. Parmi elles nos autorités de tutelles. Il importe donc que décideurs politiques, personnes physiques et morales et amateurs ou aficionados de jazz se joignent à nous pour faire de « Abidjan Capitale du Jazz » une affaire de génération en génération
Pourquoi avoir choisi d’éclater les activités ?
Nous avons le souci de « démocratiser » le jazz et le rendre accessible à tous. C’est une musique jusqu’ici considérée comme élitiste. Pourtant tout le monde y a droit. Le jazz c’est la liberté par essence. On brise les codes préétablis, on se laisse aller à notre imagination, on exprime ce que l’on a dans le cœur avec la manière qui nous sied le mieux sans tenir compte de telle ou telle règle. Le jazz c’est l’expression même de la démocratie. Toutes choses qui nous ont conforté dans le fait de vouloir diversifier les publics et proliférer sur tous les plans
Un mot sur cette reprise virale de Sapiou de Delta Group?
Nous, Nzassa musique sommes avant tout des amoureux de la musique ivoirienne. Étant basés au Japon, nous avons saisi l’opportunité de distiller les classiques ivoiriens au sein même de la société japonaise. « Sapiou », comme plusieurs autres classiques ivoiriens ont dont été repris sous notre impulsion par nombre de musiciens et chanteurs asiatiques, dont la plus connue est Sayuri pour sa reprise de Sapiou, Anouhoumé, Iwassado et bien d’autres hits.
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