Prix pour la Paix : Obama, Merkel, l’envers du décor

2 ans

Obama et Merkel ont tous deux eu des prix prestigieux de paix pour leurs actions qui, curieusement, paraissent sur des points précis comme favorables à la guerre.

Maintenant qu’Adjoua Kan (Merkel) a été célébrée, que le Président du Pdci-Rda a fini de danser, et que la ville de Yamoussoukro a retrouvé son ambiance habituelle, on peut revenir tranquillement sur l’attribution des prix de paix et en parler comme d’un sujet qui intéresse plus d’un.

Le 7 décembre 2022, Angela Merkel, la lauréate du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, a avoué au journal allemand Die Zeit que l’accord de Minsk entre Moscou et Kiev, parrainé par la France et l’Allemagne, n’était qu’une ruse montée de toute pièce pour faire gagner du temps à l’Ukraine, en vue de s’armer pour un conflit à venir avec la Russie.

Tout porte donc à croire que Mme Merkel, en plus de la responsabilité de l’OTAN qui arme l’Ukraine, se réjouit du rôle cynique joué par l’Allemagne qu’elle dirigeait alors et par la France dans les préparatifs de la guerre. Pour Mme Merkel, « L’Ukraine de 2014-2015 n’est pas l’Ukraine moderne ».

Le soutien à l’Ukraine pour la guerre ne fait pas de doute dans les propos de Mme Merkel. Autrement dit, elle n’était pas sans savoir, avant que les pourparlers de Minsk aient lieu, que Kiev ne respecterait pas les accords de Minsk.

Le fait que Mme Merkel soutienne aussi l’idée que l’Ukraine aurait été attaquée par La Russie alors qu’elle s’y attendait le moins, est inopérante aujourd’hui si on s’en tient à ses propres termes.

En avril 2022, Vladimir Poutine justifiait la guerre en Ukraine exactement par le fait que les accords de Minsk n’avaient pas été appliqués et accusait Volodymyr Zelensky d’avoir déclaré publiquement que l’Ukraine « n’aimait » aucune clause des accords.

Le réarmement de l’Ukraine que Mme Merkel semble avoir approuvé, n’était pas destiné à préparer la paix, mais bien à préparer la guerre, avec l’intention de la gagner avec le soutien de l’OTAN.

Comment un prix de paix peut-il alors revenir à un dirigeant qui – peu importe les raisons – veut la guerre et contribue à la préparer ?

On ne peut réclamer la guerre et se distinguer ou être distingué comme adepte de la paix.

Barack Obama a lui été nobelisé après avoir fait la guerre aux Djihadistes de Ben Laden et fait jeter le corps de ce dernier dans la mer. Sans doute qu’il avait de très bonnes raisons de le faire. Mais doit-on considérer qu’un dirigeant qui réussit à bien faire la guerre est un homme de paix ?

Il faudrait peut-être chercher et trouver dans le camp des anonymes, ces personnes qui consacrent leur vie à réussir de hauts gestes, de grandes actions qui tissent la paix. Dans les communautés apolitiques ou même chez certains politiques, il pourrait en exister. Sauf que, et il faut le reconnaitre, de nombreux prix se forgent leur réputation en allant squatter la notoriété déjà existantes et (con)sacrée des lauréats.

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