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Elle a hérité d’un ministère sur les rotules et n’a pas manqué de le dire à haute et intelligible voix. Elle a pris des mesures saluées par la majorité de la population.
Seulement est-on vraiment sérieux quand on croit que la baisse du taux de réussite correspond à une hausse du niveau scolaire ? Non ! La baisse du taux de réussite à l’examen national ressemble dans un centre de formation à l’échec à pénalty. Et le mis en cause n’est pas le jeune apprenti footballeur mais son coach. Quand les élèves sont peu à réussir au Bac ou au Bepc, les mis en cause sont les enseignants, les éducateurs, les inspecteurs… et la ministre avec.
Dans sa débrouille pour nous sortir du bourbier éducationnel, la ministre plaide pour le retour de la dictée et des coefficients. C’est de la nostalgie. Les élèves de 2022, multitâches pour ne pas dire distraits, dyslexiques, ne sont pas ceux de 1980 qui savaient écouter et redoutaient l’enseignant et les mauvaises notes.
Ceux d’aujourd’hui ne sont pas affectés par les mauvaises notes et n’apprennent aucune règle de grammaire, ne savent pas leur vocabulaire, ni l’orthographe. En revanche, ils savent toutes les onomatopées de Dj, ils savent toutes les sorties de route langagière des animateurs télé (Canal de Suède au lieu de Canal de Suez, perpicasse pour perspicace).
Les élèves ont besoin d’instruction mais davantage d’éducation, de civilités, de tenues. L’école sous Mariatou est attendue sur ces reformes sérieuses et profondes en faveur de l’élève que ni la rue, ni la télé (on le sait désormais), ni les parents ne peuvent aider. Mariatou Koné est sociologue et anthropologue de formation.
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